George Clooney : Le rire en urgence


L’ex - docteur Douglas Ross d’ Urgences a un antidote contre les bobos de la vie : 
l’humour


Il est sympa , charmeur , souriant. Il fait craquer les filles et rire les copains. Depuis Urgences 
, George Clooney est une star. Il se partage entre les films d’action ( En Pleine Tempête ) et 
les comédies ( O Brother ). On le verra bientôt dans Ocean’s Eleven , un polar très attendu de 
Steven Soderbergh. En attendant , dans Le Pacificateur , superproduction Dreamworks , il fait 
le James Bond , tire sur les méchants et évite une explosion nucléaire à New York.

Question : Dans Le Pacificateur , vous n’embrassez aucune fille , pas même Nicole Kidman. 
C’est bizarre...
Réponse : Il y a des sacrifices qu’on doit faire , pour l’Art.

Q : Quel rôle jouez-vous ?
R : Un expert militaire qui sauve le monde d’une menace nucléaire. Les experts nucléaires 
n’ont pas le temps d’embrasser les filles , vous ne le saviez pas ?

Q : Aimez vous les films d’action ?
R : Oui. Au moins , on bouge. C’est plus amusant que de rester devant l’évier à tourner une 
dispute conjugale. Cal dit , je n’oublie pas que , côté action , je suis le gars qui a mis fin à la 
série Batman. Ca vous rend modeste.

Q : Vous êtes une star et vous avez déjà une longue carrière derrière vous.
R : En effet. Ce qu’on apprend dans le métier c’est qu’ il ne faut pas rater une occasion. Et on 
s’aperçoit aussi que ce n’est pas un job terriblement difficile. Il suffit d’être là en temps et en 
heure , et de dire ses répliques.

Q : C’est Urgences qui vous a rendu célèbre.
R : Je me souviens quand j’ai obtenu le rôle. J’étais si heureux que j’ai dit à tous mes amis 
que j’aimerais bien jouer dans Urgences les vingt-cinq prochaines années. Je gagnais bien ma 
vie , c’était facile. Mais , au bout d’un moment , la lassitude aidant , je me suis dit : « Et le 
cinéma ? » J’avais envie de changer.

Q : Que vous reste - t - il d’ Urgences ?
R : Une blouse pleine de sang. Je la met pour faire peur au facteur.

Q : Pourquoi êtes vous devenu acteur ?
R : Je croyais que c’était une façon géniale de draguer les filles.

Q : Et... ?
R : J’ai découvert un truc. C’est une façon géniale de draguer les filles. 

Q : Vous êtes réputé pour vous défendre bec et ongles contre la presse dès que vous 
considérez que la vérité n’est pas respectée.
R : Oui. Et j’y tiens. Toutes les semaines , il y a des journaux qui publient des articles où des 
femmes que je ne connaît absolument pas m’accusent d’avoir eu des rapports avec elles. Une 
fille , qui prétendait avoir vécu trois mois avec moi , a été arrêtée avec cinq fausses cartes 
d’identité. De même , lorsqu’une émission de télévision s’engage à ne pas me filmer et brise 
cet engagement , je prends des mesures de boycott. Et d’autres acteurs m’ont rejoint : Whoopi 
Goldberg , Madonna , Jim Carrey , Tom Cruise ... Il n’y a aucune raison de laisser une 
certaine presse inventer n’importe quoi.

Q : Vous avez commencé avec des nanars terribles , dont Le Retour des Tomates Tueuses.
R : C’est un classique. Il faut comprendre que lorsqu’on débute comme acteur , on ne choisit 
pas vraiment. Quand on m’a attribué le rôle , je me souviens , je faisais des bonds de joie dans 
mon appartement ! Au moins , je ne jouais pas la tomate !

Q : Avez vous traversé des moments difficiles ?
R : Oui. A un moment , j’étais en train de divorcer , je vivais dans une maison trop chère pour 
moi et je jouais dans un feuilleton affreux intitulé Baby Talk. Je travaillais en plus avec un 
type atroce qui se nomme Ed Weinberger. C’était le producteur. Il se flattait de faire du mal à 
ses collaborateurs. La fille qui était la star du feuilleton , Julie Duffy , ne le contredisait 
jamais. J’étais un personnage secondaire. Un jour , j’ai commencé à me disputer avec lui. Il se 
produisait alors des trucs importants comme le Cosby Show et Cheers. J’ai appelé mon agent 
pour lui demander ce qui arriverait si je quittais la série. Mon agent m’a dit : « Fais pas ça. Tu 
ne travailleras plus jamais ». Malgré tout , j’ai dit au producteur : « Ed , tu n’auras jamais 
assez d’argent pour me faire supporter ce que tu me fais supporter ».

Q : Etes vous allé aussi loin que vous pouviez ?
R : En règle générale , je suis certain que tout le monde doit accepter un certain nombre de 
trucs merdiques. Tout le monde. Mais il y a une limite. Cette limite , il faut s’y tenir. 
Finalement , je suis parti. Il m’a fait un procès , la chaîne NBC aussi , Columbia aussi , et j’ai 
gagné. Les deux derniers ont laissé tomber et se sont rangés dans mon camps contre 
Weinderberg au bout d’un moment. C’est une période , aussi , où mon corps avait changé. 
J’avais grossi de 20 kilos , rien ne marchait. J’étais avec mon oncle George , que j’aimais 
beaucoup , qui est mort d’un cancer du poumon , et il avait 64 ans. Je le regardais , il n’avait 
pas fait grand chose dans sa vie. Il avait toutes les cartes en main , au départ , mais ça avait 
mal tourné. 

Q : Quel enseignement en avez vous tiré ?
R : Mon oncle a dit : « Quel dommage ! » , sur son lit de mort. Et j’ai pensé : « Voilà une 
phrase que je ne veux pas avoir à prononcer ». Réussir , rater , peu importe. Il faut avoir 
essayé. C’est ce que je me suis dit. A partir de là , j’ai remonté la pente. J’ai réglé mon 
divorce , j’ai vendu la maison , j’ai commencé à faire de l’exercice. Et me voilà ...

Q : ... beau , fringant et star .
R : Oui mais surtout plus sage. Par moments.

Q : Sage ? Vraiment ?
R : J’ai appris des trucs.

Q : Comme quoi ?
R : Autrefois , je croyais que c’était le travail qui était primordial. Maintenant , je suis sûr que 
les amis passent avant le boulot.

Q : Vous êtes devenu célèbre sur le tard. Est-ce un inconvénient ?
R : Non , un avantage. Je suis devenu célèbre à 33 ans. J’en ai 40. J’ai appris que les « bons » 
choix qu’on fait sont toujours les plus mauvais. J’ai choisi de faire Batman en pensant que ce 
serait bon pour ma carrière ... J’ai eu tout faux ! J’ai appris qu’il faut d’abord un bon 
scénario. Le reste suit. Maintenant , si j’ai tout faux , je saurai pourquoi.

Q : Comment voyez-vous l’avenir ?
R : Avec pleins de projets et avec mon cochon domestique.

Q : Reviendrez vous à la télé ?
R : Pourquoi pas ? Les gens n’arrêtent pas de parler de l’âge d’or de la télé , comme si c’était 
un truc du paléolithique. Mais moi je dis : l’âge d’or de la télé ? C’est maintenant , c’est 
aujourd’hui.



Propos recueillis par Léo Panxani