« Sherry Stringfield ne répond plus aux Urgences »

 




Le gentil docteur Lewis a décidé de ne pas aller au-delà de la troisième saison de la série. Les 
« Urgences » , c’est vraiment trop dur !


Fatal diagnostic pour les fans d’ « Urgences » , la série fétiche de France 2 : le docteur Susan 
Lewis , alias Sherry Stringfield , quitte la série ! Elle plante Mark Greene et Doug Ross , 
abandonne la petite Suzy , rend son tablier d’interne de deuxième année et , pire que tout , 
brise le coeur de millions de fans. Tout ça parce que le travail , dixit des proches de la 
production , serait trop intense et le rythme de tournage infernal. Bref , Susan Lewis a besoin 
d’(un masque à) oxygène. Rendons grâce à l’actrice : le plateau d’ « Urgences » , pour sa 
troisième saison aux États-Unis , ressemble de plus en plus au service hospitalier dont il 
s’inspire. Les acteurs travaillent 15 à 16 heures par jour et le planning a été aménagé en 
fonction de l’emploi du temps de George Clooney qui tourne simultanément « Batman et 
Robin » pour le cinéma. Un enfer que Sherry , habituée à s’investir à fond dans ses rôles (elle 
a dévoré des tonnes de livres médicaux et fait plusieurs stages hospitaliers) , a fini par ne plus 
supporter. Officiellement , elle n’est annoncée dans aucune autre série prochainement. C’est 
en fait la seconde fois que cette jeune femme de 27 ans saute du train en marche. En 1995 , 
elle renonçait à tenir le rôle de Laura Hugues Kelly , l’épouse de David Caruso dans « New 
York Police Blues » , après seulement douze mois de bons et loyaux services. « Différend 
artistique sur l’évolution du rôle » avait-elle alors expliqué avant de débarquer au County 
Hospital de Chicago. Un bon choix puisque « Urgences » devient rapidement un phénomène 
de société , suivi par plus d’un téléspectateur américain sur trois , récompensé de huit Emmy 
Awards et diffusé dans 70 pays. Sherry tire particulièrement bien son épingle du jeu car non 
contente d’être ravissante , elle est peut-être la plus humaine et la plus sensible de la bande. 
« Cela m’a fait très plaisir quand je me suis rendu compte que mon personnage était le seul a 
appeler les patients par leur prénom » confie-t-elle. Ses partenaires eux mêmes ne tarissent 
pas d’éloges. « C’est une vraie dame. Il n’y a rien de coquet en elle , tout est naturel. Elle est 
la réincarnation de Carole Lombard » , s’enthousiasme George Clooney. « C’est une sorte de 
Norma Rae contemporaine » (NDLR : syndicaliste des années soixante interprétée au cinéma 
par Sally Field) , surenchérit Julianna Margulies (l’infirmière Carol Hathaway). Mise sur 
orbite hollywoodienne par deux séries cultes , Sherry Stringfield ne devrait pas demeurer 
longtemps inactive. En attendant , elle aura enfin le temps de pratiquer son sport favori , le ski 
, et de savourer les longs dîners en tête-à-tête avec son fiancé (le fabricant de vêtements de ski 
Paul Goldstein selon la rumeur). Et puis , au fond , le docteur Susan Lewis ne lui manquera 
pas. « Quand j’étais petite , les médecins pensaient que je souffrais d’épilepsie. En fait de mon 
traumatisme , j’ai eu mon compte. Je détestais les toubibs. Maman m’a dit que petite , il 
suffisait que je voie quelqu’un habillé en blanc pour que je me mette à crier ».


Philippe Latil.